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Nos couteaux épiques

Il fallait bien les placer dans une catégorie à part ces couteaux qui ont exigé de notre part plus que les autres. Il est des couteaux dont on sait par avance que ce sera difficile mais dont l'issue favorable est certaine, car nous en maitrisons les tenants et les aboutissants. Il en est d'autres qui demandent l'acquisition d'un ou plusieurs savoir-faire nouveaux pour en finaliser la fabrication… parfait pour apprendre en travaillant, que demander de mieux pour un artisan.

Mais il existe une troisième catégorie de couteaux pour lesquels nous n'avons pas trouvé de meilleur qualificatif que celui d'épique. Ceux-là il faut s'y jeter tête baissée, sans trop réfléchir, car on a conscience alors de se projeter en territoire inconnu et l'on sent que le chemin ne sera pas de tout repos et que l'aventure sera au rendez-vous. C'est cette incertitude du résultat, cette possibilité de ne pas aller jusqu'au bout qui leur donne cette saveur si particulière à nos yeux. Tous ont exigé longueur de temps et moult réflexion pour advenir. A l'égal de nos autres réalisations, nous les considérons comme nos enfants, mais ils sont nos enfants terribles, nos couteaux épiques.

Voici une pièce dont nous pouvons dire qu’elle porte bien son nom. Probablement réalisé pour l’entourage du Roi dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par un maître artisan demeuré anonyme, ce couteau de luxe damasquiné d’or est dit "à grimaces". Il appartient à la longue lignée des couteaux à secrets dont le principe est aussi simple que la réalisation compliquée. Une fois le couteau ouvert, il s’avère impossible de le refermer normalement, à moins de connaître la clef qui permettra de débloquer le mécanisme du cran d’arrêt. Et l’on arborera alors bien malgré soi un visage "grimaçant" de dépit…

Manche mammouth sculpté, mitres, ressort et lame damasquinés d'or et gravés, médaillons et rosettes gravés, mécanisme de fermeture à secret, gravure et damasquinage Bruno Casetto, ouvert 27,5 cm, f. 15 cm.

Issue d’une pièce unique et prestigieuse du 1er Empire, cette réplique est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, aussi bien sur le plan historique que technique. Pour ce qui est de l’histoire officielle, l’original fut la propriété du général Bonaparte avant qu’il n’en fasse don au chirurgien en chef de la Grande Armée Dominique Larrey. Le couteau en lui-même est typique de la facture luxueuse du 1er Empire. La lame gravée à l’acide et les parties en écaille incrustées de motifs d’or et d’argent ayant trait à la Franc-maçonnerie nous ont permis d’imaginer un modèle spécialement conçu pour son nouveau propriétaire, franc-maçon lui aussi.

Manche écaille de tortue incrustée de motifs d’or et d’argent gravés, lame gravée à l'acide, gravure Bruno Casetto, ouvert 22 cm, fermé 12,5 cm.

Ce couteau est une création d’esprit Renaissance où nous avons voulu associer la technique du "piqué d’or" à celle de l’incrustation de personnages de nacre dans l’écaille. C’est la Renaissance italienne qui a mis au point cette technique remarquable mais très longue et minutieuse à réaliser. Les personnages de nacre, une fois découpés, sont gravés en taille douce afin de dessiner les contours des visages et des corps. Ces personnages fantastiques, encore appelés "grotesques", sont des chimères issues de l’imagination débordante des artistes d’alors. Ils nous ont été inspirés par des plats ayant appartenu aux Médicis découverts au département des objets d’art du Louvre.

Manche nacre blanche gravée, écaille de tortue piquée d'or, rosettes gravées argent, gravure Bruno Casetto, ouvert 28 cm, fermé 15 cm.

Émigré royaliste écaille et mammouth

L’Émigré royaliste

A pièce exceptionnelle, histoire exceptionnelle. Ce couteau à cran d’arrêt et pompe avant fut la propriété d’un émigré monarchiste français ayant fui la Révolution et surtout la terreur des années 1793 et 1794. Couteau de deuil mais également signal de reconnaissance entre monarchistes en exil, il possède une face sombre en écaille ornée d’un médaillon en argent, gravé "Le Roi est mort" et montrant un phœnix abattu tandis que les trois rosettes d’argent en forme de larmes soulignent la tristesse d’un tel événement. L’autre face est en mammouth, également incrustée d’un médaillon gravé "Vive le Roi" et où l’on découvre un phœnix ressuscité prenant son envol vers un destin nouveau.

Manche mammouth et écaille de tortue, médaillons gravés d’un phœnix et rosettes argent, gravure Bruno Casetto, ouvert 27 cm, fermé 14,5 cm.

Le Couteau à grimaces

Couteau à grimaces mammouth
Larrey Compostelle écaille

Le Larrey Compostelle

Le Médicis

Médicis écaille et nacre blanche
Louis XVI mammouth

Le Louis XVI

Cette pièce est la réplique d’un grand couteau luxueux qui accompagnait l’aristocratie du XVIIIe dans ses déplacements. Couteau à dîner, bien entendu, mais aussi accessoire privilégié du costume destiné à montrer ostensiblement à la cour du Roi le degré de raffinement de son propriétaire, il avait pour fonction d’amuser, de distraire et d’étonner ceux qui le manipulaient. Son spectaculaire manche sculpté présente une autre curiosité puisqu’il accueille bien cachées les platines qui servent d’armature au couteau. Une énorme difficulté technique qui permet de rendre invisibles les clous d’axe habituellement apparents, qui auraient surement diminué la qualité esthétique de la sculpture.

Manche mammouth sculpté, médaillons argent, ouvert 28 cm, fermé 15,2 cm.

Les Couteaux de mariage

Ces Couteaux de mariage, dont les lignes et la façon font penser à des pièces anciennes, sont une création très spéciale puisque réalisée à la demande d’un parrain pour le mariage de sa filleule. Nous avons choisi de les inscrire fermement dans la tradition passée, avec des savoir-faire complexes issus des belles réalisations du XVIIIe : les combinaisons de matières telle l’écaille de tortue et la nacre blanche étaient souvent réalisées sur les pièces finement ouvragées des prestigieuses maisons parisiennes d‘alors, tout comme le damasquinage ou les incrustations d’or ou d’argent dans l’écaille ou la nacre.

Manches écaille de tortue et nacre blanche, médaillons gravés, filets et rosettes or ou argent, ressorts et lames damasquinés d'or ou gravés, gravure Bruno Casetto, ouverts 22,5 cm, fermés 12,5 cm.

Couteaux de mariage écaille et nacre blanche
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